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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 17:57

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 17:22

J’ai passé la majeure partie du mois de juillet en Roumanie, où vit ma belle-famille. Il y aurait beaucoup de choses à dire pour rendre hommage à ce pays accablé de mauvaise réputation ; mais je risquerai de n’être pas très convaincant, car je l’aime en visiteur occasionnel. Et je vois bien quelles raisons ceux qui y vivent toute l’année ont de s’en plaindre. Quand je m’y trouvais, l’espace médiatique et les conversations privées étaient saturées de politique. Le premier ministre Victor Ponta avait enclenché une procédure qui devait mener à la destitution du président Traian Basescu. L’opposition de style était belle. Ponta est un jeune technocrate au calme inébranlable et au verbe précis, poussé sur le devant de la scène par une coalition au sein de laquelle on reconnaît notamment les ex-communistes rebaptisés socialistes ou sociaux-démocrates depuis 89. Basescu a la physionomie, les mimiques, la roublardise d’un maquignon ; c’est un animal politique d’une extraordinaire vitalité, mais encore plus dénué de principes que de manières. Le premier accusait le second d’avoir couvert un trop grand nombre de détournements du budget national et surtout des fonds européens tout en menant une politique d’austérité touchant les retraités, les enseignants, les ruraux, etc ; le second se plaignait d’être victime d’une tentative de coup d’Etat et soulignait le soutien très ferme que lui avait dès le départ apporté Bruxelles.


La condition pour que cet impeachment à la roumaine aille à son terme était qu’il soit validé par referendum. La campagne prit rapidement un tour assez étrange car M. Basescu, pressentant que le vote lui serait sans aucun doute massivement défavorable, comprit que sa seule chance de survie politique consistait à dissuader les électeurs de se rendre aux urnes. En effet une disposition constitutionnelle récente frappe de nullité les résultats de tout referendum où le taux de participation serait inférieur à 50 %. Dès lors, la stratégie des deux camps fut claire : Ponta s’appuya sur sa puissante machine partisane et son réseau d’élus locaux pour inciter le plus grand nombre de Roumains à faire leur « devoir civique », tandis que son adversaire adoptait un profil très bas et se bornait à conseiller à ses concitoyens de rester bien au frais en cette période caniculaire. C’est la première fois de ma vie où j’ai assisté à une campagne électorale où une seule opinion s’exprimait dans l’espace public, et avec quelle vigueur : affichage omniprésent, banderoles enjambant les rues des plus petits villages et barrant la façade des plus grandes mairies, meetings avec fanfare, etc.

 

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Au final Basescu a remporté en plusieurs temps une victoire détestable. Sept votants sur huit ont approuvé sa destitution, mais le taux de participation a plafonné à 47 %, et le referendum n’ayant pu être validé le président a réintégré ses fonctions. Il avait tout de même senti le vent du boulet et, enivré de soulagement, a donné à la télévision de grandes manifestations de son toupet impudent : ayant revendiqué comme des soutiens directs les 53 % d’abstentionnistes, il brandit un gadget en carton présenté comme la « flamme de la démocratie » et formula des menaces à peine voilées à l’encontre de ses adversaires globalement regroupés sous le terme fleuri de puscariabili, c'est-à-dire « emprisonnables ». Ponta de son côté annonça que ses rapports avec un président déligitimé se réduirait désormais au minimum protocolaire. Dans les débats télévisés, la violence physique affleurait souvent, d’autant que l’analyse des résultats rendait la victoire de Basescu encore plus amère.


D’abord la participation, très correcte pour la Roumanie mais légalement insuffisante, avait été spectaculairement basse dans certaines régions –moins de 20 % dans les départements de Harghita et Covasna. Or ces régions sont celles où la minorité magyare est forte. Soudée et disciplinée, elle avait suivi comme un seul homme les consignes de Budapest et de ses leaders locaux. Par ailleurs, trois jours après le résultat du vote, une télévision privée notoirement hostile au président leva un énorme lièvre en révélant que les statistiques à partir desquelles avait été fixé le chiffre du quorum étaient périmées et que, d’après les données du dernier recensement, la Roumanie comptait trois millions d’habitants de moins. D’après ce nouveau décompte, la participation au referendum avait assez nettement dépassé 50 %. Les adversaires de Basescu résumaient la situation en le présentant comme le président des absentionnistes, des Hongrois et des fantômes –ce qui est assurément un titre magnifique, mais c’est une autre question. La Cour constitutionnelle finit par se saisir de l’affaire en suspendant l’ensemble du processus et en demandant qu’on lui communique les listes électorales. Méfiante vis-à-vis de Ponta qui l’avait brutalisée peu après son arrivée au pouvoir, composée en partie d’amis ou d’obligés du président, cette institution a comme prévu invalidé le referendum et rouvert à M. Basescu les portes du palais de Cotroceni.


Au cours de cette période où mes hôtes et moi-même suivions les journaux et talk-shows télévisés comme les épisodes d’un bon feuilleton à rebondissement, aucun des problèmes de la Roumanie n’a été sérieusement abordé (à part la malhonnêteté et la corruption endémiques du personnel politique roumain, qui fournissait aux deux camps des munitions abondantes). Ni la faiblesse d’une administration incapable d’établir à trois millions près le chiffre de la population. Ni la situation démographique terrible que révèle la très forte diminution du nombre de Roumains au cours des deux dernières décennies. Ni les effets de la crise économique sur l’économie et la société nationales. Ni l’insuffisance persistante des infrastructures malgré vingt années de déversement de fonds structurels par l’UE (dans un pays grand comme la moitié de la France, il y a à peine 300 kilomètres d’autoroute). Ni même le caractère bancal d’institutions permettant une guerre ouverte et sans vainqueur à la tête de l’exécutif. L’essentiel des discussions publiques roulait sur des détails politiciens.


Dans les conversations privées auxquelles j’ai pu assister, plusieurs points faisaient consensus. D’abord un profond dégoût, non seulement pour la classe politique, mais pour le pays qui l’a produite : lâches, feignants, magouilleurs, égoïstes, les Roumains donnent les uns des autres un portrait effrayant, en comparaison on peut vraiment dire que les Français –si masochistes et déprimés qu’ils soient- ont une très haute opinion d’eux-mêmes. Ensuite un sentiment d’incompréhension devant la rapacité des élites dirigeantes ; ce qu’une amie travaillant à Cluj résumait ainsi : « que les élus volent, c’est normal, on sait bien que c’est pour cela qu’ils ont choisi cette carrière ; mais qu’ils laissent au moins une bonne part à ceux qui les ont élus ! » A plusieurs reprises, j’ai entendu des Roumains se référer avec nostalgie aux grands rois du passé ou à Nicolae Ceausescu. Dans un bus de montagne, des vieilles faisaient l’éloge du dictateur communiste, qui avait remboursé toutes les dettes du pays (en le saignant à blanc, certes), qui assurait l’égalité de tous dans la pauvreté et l’inconfort, qui se faisait obéir sans discussion et punissait les traîtres.

Je ne l’ai jamais dit explicitement, pour d’évidentes raisons diplomatiques, mais ce que désirent à mon avis de très nombreux Roumains, c’est un Poutine ou un Viktor Orban : un homme fort, patriote et raisonnablement honnête, dont l’autorité s’exercerait pleinement, et qui ne craindrait pas de se brouiller avec une Europe nourricière mais dont les interventions sont ressenties comme autant d’ingérences (Victor Ponta me paraît d’ailleurs présenter à cet égard un profil assez prometteur). Bien sûr le pays s’est spectaculairement développé au cours des vingt dernières années, les grandes maisons ont poussé comme des champignons, les routes ont été asphaltées et portent désormais plus de berlines que de carrioles, les kiosques minuscules où l’on vendait de tout au détail sont de plus en plus supplantés par de vrais magasins climatisés, etc. Mais outre qu’il a profité de façon très inégale aux habitants, ce développement n’a pas effacé la rancœur et la déception qu’éprouvent les Roumains vis-à-vis de l’état général de leur pays. On entend souvent le slogan « Vreau o ţară ca afara », « Je veux un pays comme les autres » ; c’est une belle antiphrase pour acter l’anormalité spécifique au pays, ressentie dans le même temps comme un scandale et comme une part appréciable de son identité. 

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 21:49

Ma femme met le contact et nous démarrons. Je me promets pour la centième fois de passer le permis, un jour, quand les circonstances le permettront. Puis je tire mon livre de la boîte à gants. Il s'agit du Cas Sneijder, de Jean-Paul Dubois. Le personnage principal, endeuillé et traumatisé par un grave accident d'ascenseur, consacre l'essentiel de ses loisirs à se documenter sur ces machines. Un article de la revue Elevator World retient spécialement son attention, il le lit puis le commente :


« "L’ascenseur est dans une grande mesure un objet sous-évalué et sous-estimé. Il représente pourtant pour une ville ce que le papier est à la lecture ou la poudre à canon à la guerre. Sans ascenseur, il n’y a plus de verticalité, donc plus de densité. Il faudrait alors transporter l’énergie sur des distances de plus en plus grandes et tous les ferments culturels liés à l’urbain se dilueraient. La population se répandrait et s’étalerait sur la planète comme une flaque d’huile, et les gens passeraient leur vie dans les transports en commun." 

Je relus ce texte. M’apparut alors un autre monde, rebâti selon les codes de cet urbanisme aplati qu’évoquait l’auteur, sans doute radicalement différent du nôtre, sans être pire pour autant, un univers raboté, modéré, ramené à l’échelle du pas. Dans sa simplicité, c’était le paysage de science-fiction le plus singulier mais également le plus radical qui se fût jamais offert à mon imagination. Peut-être cette organisation architecturale aurait-elle été le modèle dominant si l’ascenseur, puissant et discret géniteur, n’avait redessiné et façonné notre vie selon ses propres règles et exigences. »


Jetant un coup d'oeil par la fenêtre de l'Opel qui traverse à présent la banlieue sud par je ne sais quelle route (la A 10, je crois), j'émets en pensée quelques objections à cet éloge du monde plat. Je vois en effet se succéder les centres commerciaux et les hangars maousses, les cubes de tôle et les ZAC tristissimes, les pavillons de la classe moyenne inférieure couvrant les flancs de côteau comme des troupeaux d'énormes animaux parasites -toutes constructions se résumant à un rez-de-chaussée parfois un peu surélevé ; et cet univers n'est nullement "ramené à l'échelle du pas" mais au contraire étalé à l'usage du pneu.

Cette laideur accumulée est évidemment le résultat d'une illusion d'optique : il vaut mieux regrouper de tels quartiers, un tel bâti dans les zones que défigure déjà le passage des grands axes routiers et ferroviaires. Mais je n'ai jamais pu passer dans ce paysage sans ressentir une légère difficulté à respirer et du chagrin. C'est dommage que les nécessités de la vie moderne produisent, sur des kilomètres, cela. A l'inverse de Sneijder, le héros de mon roman, je me prends à rêver que l'on concentre tout le périurbain dans de très hautes tours, d'énormes ziggourats évidemment pourvues en quantité suffisante d'ascenseurs puissants permettant d'accéder en un clin d'oeil à l'Ikea du treizième, au Carrefour du trentième, au magasin de plongeoirs du tout dernier étage, là haut, dans les nuages. Ce ne serait vraisemblablement pas plus beau, et on verrait de loin ces gratte-ciel ; mais au moins on libérerait de l'espace, et une heure de marche suffirait pour sortir de l'agglomération parisienne. Par ailleurs les terroristes auraient avec de pareilles cibles la tâche facilitée.

 

On sort du monde urbain par le Parc naturel régional de la Haute-vallée de Chevreuse ; on entre dans la Beauce après Saint-Arnoult en Yvelines. Champs de colza en fleur, de blé en herbe, petits villages somnolents. Je respire mieux. Il bruine quand nous entrons dans Chartres. Les flèches et la cathédrale ne nous apparaissent qu'au bout d'une très longue ligne droite ponctuée de ronds points et bordée, entre autres choses, par une fête foraine dont les bâches n'ont pas encore été tirées. Nous nous garons au bord de l'Eure, près de la porte Guillaume. C'est ma première visite. Je suis ému et je ralentis le pas dans les rues endormies de la vieille ville. Je me sens un peu coupable, aussi : touriste venu en voiture, quand je me suis rêvé tant de fois pélerin en chemin vers Saint-Jacques. En entrant chez elle, je demande à Notre-Dame de faire de moi un marcheur.


 

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Le roi de toutes choses

 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 22:21

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La réponse (qui tombe sous le sens) est ici.

 

Quoi ? Que dites-vous ? Des élections ? Quand ?

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 23:18

Jour d'encombrants. Un atlas de 1954 abandonné à même le sol. Je le recueille. 

 

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Album visible ici.

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